Jupiter’s legacy

Mark Millar, (scénario), Franck Quitely, (illustrations)

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L’histoire débute pendant la grande dépression de 1929, avec deux frères qui acquièrent grâce à des extra-terrestres des super pouvoirs, et fait le pont avec la crise des années 2010. Suite à ces graves problèmes économiques, s’en suit une critique acerbe du modèle capitaliste. Un des vieux super-héros du nom d’Utopian, très connu et respecté, tente de donner un semblant d’éducation à ses deux grands enfants aux pouvoirs surhumains, sans vraiment y parvenir. Son fils Brandon accumule les gaffes et sa fille Chloé fait une overdose dont elle réchappe de justesse alors qu’elle est enceinte d’un narco-trafiquant, Hutch. Mais là où le bas blesse, c’est que le fils Brandon ne supporte plus d’être traité comme un enfant par ce père tyrannique à qui il tend un piège avec son oncle Walter, pour finalement l’exécuter lâchement. À qui profite vraiment le crime ? À l’oncle Walter totalement mégalomane et revanchard, ou à son neveu inexpérimenté qui ne rêve que d’exister ?

Arrivée à son terme, Chloé donne naissance à un enfant, Jason, qui hérite des pouvoirs de sa mère. Mais le renversement de pouvoir, devenu totalitaire, force la petite famille à fuir et à se cacher en Australie. L’histoire devient alors une chasse aux super-héros, devenus des hors-la-loi, un peu à la manière d’un Blade Runner.

La question que pose Jupiter’s Legacy serait de savoir ce que des hommes doués de capacités surnaturelles pourraient en faire. Garderaient-ils leur intégrité ou au contraire, deviendraient-ils des nuisances pour l’espèce humaine ? Mark Millar dénonce également dans son propos, tout ce qu’engendre la système capitaliste, de la violence à la corruption, en passant par les inégalités et l’injustice. Sa vision est très noire et d’un grand pessimisme. Il déclare également qu’il ne sert à rien de défendre des opprimés qui ont porté eux-mêmes au pouvoir, par leurs votes ou leurs coups d’états, cette racaille politicienne. Une dernière question, écrite par Millar lui-même : « Tu penses vraiment qu’on peut y arriver ? Faire du monde une utopie ? »

Libre à chacun de partager ces propos ou pas, mais Jupiter’s Legacy a le mérite d’affirmer la pensée politique de son auteur, ce qui n’est pas si fréquent. À part le scénario que j’ai personnellement beaucoup apprécié, j’ai également aimé les très belles illustrations de Franck Quitley. Excellent comics à mon avis.

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